Et si on parlait des comportements toxiques masqués ?
Il y a des comportements nocifs qui créent du tumulte. Ceux que l'on identifie
rapidement, ceux que l'on distingue dans les articles traditionnels, les balades ou les discussions entre ami(e)s.
Les abus verbaux, la jalousie maladive, les pressions psychologiques, les adultères
à répétiton. Oui, c'est nocif.
Cependant, ce n'est pas toujours ce qui cause le plus de dommages.
Ce qui fait du tort, ce qui cause une destruction graduelle… c'est généralement ce
qui est invisible. Ce qui ne se manifeste pas de manière explosive, mais qui
s'immisce subtilement. Des mots sans importance, des silences réfléchis, des actions masquées sous le prétexte de la bienveillance, des comportements
qu'on ne peut même pas qualifier, mais qui drainent de votre énergie jour après jour. Car tout ne se déroule pas comme dans un film dramatique.
C'est précisément pour cette raison qu'il est crucial d'aborder ces comportements
toxiques peu remarqués. Ceux que l'on ne désigne pas. Ceux que l'on rend banals. Ceux qui sont si subtiles qu'on finit par penser que la faute nous revient.
Ces 6 attitudes subtiles sont extrêmement des poisons émotionnels. Non, ce n'est pas « dans ta tête ». Si un inconfortable pour vous, ressentez une détresse, une sensation d'étouffement ou de diminution de confiance...
c'est le signe qu'il se passe quelque chose. Et cela mérite d'être accueilli, écouté.
1. Manipulation inversée, inversion accusatoire
Vous connaissez la manipulation
traditionnelle : semer le doute sur votre propre réalité, vous persuader que vous exagérez,
que vous fabriquez des histoires. Cela vous incite peut-être à
penser « peut-être que le problème
vient de moi ».
C'est déjà une violence sournoise.
Cependant, la manipulation inversée représente une autre forme de
manipulation encore
plus sournoise.
C'est lorsque l'autre se présente
comme la victime, alors que c'est lui/elle qui vous fait souffrir. Vous imposez des limites à tout cela, vous exprimez un besoin, vous évoquez un comportement qui vous a fait du tort... et soudainement, c'est lui/elle qui
verse des larmes. C'est lui/elle qui endure.
C'est lui/elle qui « se sent mal à cause de vous ». Et là, vous commencez à vous sentir complètement perdu(e).
Vous vous retrouvez à réconforter qui vous a en réalité blessé(e), à vous excuser pour votre réaction, à remettre en question vos propres émotions. Vous en arrivez même à craindre de vous exprimer par peur d'importuner, de faire du mal...
Alors que c'est vous qui êtes blessé(e).
Ce processus vous plonge dans une confusion incessante. Vous avez du mal à déterminer qui est derrière tout ça, qui tire les ficelles, qui endure
réellement.
Cependant, une chose est certaine : ce n'est pas de l'amour. C'est une tactique pour éviter d'endosser ses responsabilités.
2. Ah ! Amour conditionnel … Amour sous condition plutôt.
« Je t’aime… tant que tu restes tranquille. »
« Je t’aime… quand tu es douce/doux. »
« Je t'aime... tant que tu ne me fâches pas. »
Voici comment se présente l'amour conditionnel. Un amour à dimensions variables. Un amour qui varie en fonction de votre attitude, de votre état d'esprit, de vos émotions.
Un amour qui vous persuade que vous devez gagner l’affection, que vous êtes obligé(e) de faire « tout parfaitement » pour conserver la douceur, l’écoute, la proximité de l’autre. Au début, vous ne vous en rendez pas compte car ceci est subtilement suggéré et non de manière directe.
Il/elle ne vous’informe pas qu'il /elle vous aimera uniquement si vous répondez à ses attentes.
Aussitôt que vous sortez des sentiers battus, dès que vous exprimez la moindre émotion qui lui est déplaisante ou que vous établissez une limite … c’est la fuite.
Au final vous vous sur adapter en permanence, renonçant votre spontanéité en vous cantonnant dans des comportements supposés « acceptables » pour l’autre … en réalité, vous vous consumez intérieurement, vous vous perdez au point de ne plus savoir
véritablement qui vous êtes. Ne confondez par amour et approbation !
3. Isolement délibéré
Insidieux et nocif, manifesté à travers de petites observations, des recommandations
« bien intentionnées », par exemple :« Tes amis ne te sont pas d'une grande aide, n'est-ce pas ? » ,« Ta sœur te rabaisse constamment, es-tu au courant ? as-tu remarqué ? » , bref vous fait croire n’importe quoi. Et progressivement, vous renoncez aux relations qui vous apportaient de la joie : vous déclinez une invitation à une soirée, vous ne contactes plus vos amis.
Vous vous éloignez progressivement de ton univers personnel. Peu à peu l’autre est devenu votre unique référence.
C'était l'objectif, éliminer vos soutiens pour mieux vous garder sous contrôle.
4. Victimisation obsessionnelle
Lamentations constantes et compagnie ... Victime de tout et de tous, fait de chaque petit conflit une tragédie personnelle. Vous laisse penser que vous
lui faites du tort dès que vous affichez une certaine fermeté.
Il/elle n'admet jamais sa part de responsabilité, ne présente jamais d'excuses, cherche constamment une justification extérieure pour son malaise/son comportement malsain. Vous traversez une période difficile, vous vous entendez dire, par exemple : « Tu dis ça, mais si tu savais ce que je traverse actuellement... »
Au final vous portez tout, votre fardeaux et ses jérémiades. Vous ne sollicitez plus rien et finissez par prendre soin de quelqu'un qui ne souhaite pas se rétablir et qui vous tire vers le bas, vous sollicite de façon inappropriée et vous épuise.
Ce n'est pas à toi de sauver quelqu'un qui s'accroche à sa souffrance comme si c'était son identité.
5. Chantage émotionnel poussé à l’extrême
Vous ressentez une pression imperceptible qui vous pousse à penser
« si je refuse, il/elle va mal le prendre… »
Ce sentiment d'être coincée sur le plan émotionnel, même sans hurlements, même sans menaces explicites. Puisque vous êtes déjà conscient de la manière dont il/elle va
vous facturer votre liberté. Il/elle va faire la tête. Se désengager, Vous faire ressentir de la culpabilité, vous faire illusion que vous le/la détruisez.
in finé, vous n'avez plus de liberté, vous êtes sous contrôle. Vous agisez par crainte de la réaction de l'autre, pas par volonté, ni par désir, ni par envie. Et ça, ce n'est plus une relation. C'est un enlèvement émotionnel.
6. Compétition malsaine/jalousie intestine
Vous accomplissez quelque chose avec succès... il/elle vous félicite avec un demi sourire assorti d’une remarque supposée amusante qui pique un peu, d’un commentaire
étrange, une comparaison suggérant qu’il/elle fait (forcément) mieux,
va plus loin, etc … Comme si votre résussite le/la perturbait davantage que vous ne l'inspiriez.
Vous finissez par ne plus partager vos plans, vous sous-estimez et surtout faite de gros efforts afin de ne pas le/la gêner avec votre succès.
Une relation saine n'est ni podium, ni une compétition. Chacun peut s'épanouir sans
se nuire mutuellement. Le succès des autres n'est pas une menace, mais une
source d'inspiration.
Ce que vous éprouvez est authentique. Vous pouvez arrêter tout cela sans avoir recours aux cris, scènes, drames ou de violences pour pouvoir dire : « STOP, trop c’est trop ! ».
La fatigue permanente, de l'épuisement, de la confusion, une certaine apathie, perte de joie, de confiance ... sont des indices auxquels il est préférable de prêter attention, prendre soin de Soi, oser s’exprimer, verbaliser, partir si nécessaire pour reconstruire le lien avec vous-même avec votre force intérieure.
|