Démangeaisons, peau très sèche, suintements, rougeurs et parfois surinfection bactérienne… Tels sont les principaux symptômes de l’eczéma ou plutôt des eczémas, car derrière ce terme se cachent deux formes différentes : l’eczéma de contact et l’eczéma atopique encore appelé dermatite atopique.
L’eczéma de contact est une réaction soit irritative, soit allergique survenue après un contact plus ou moins prolongé avec une substance allergène ou agressive pour la peau : un produit ménager ou un parfum par exemple. C’est un trouble ponctuel qui ne dure pas, du moins tant qu’on évite le produit sensibilisant.
On différencie cet eczéma de contact de la dermatite atopique. Dans ce deuxième cas, la médecine suppose actuellement qu’il existe une prédisposition génétique provoquant une altération de la barrière cutanée. Cela la rend ainsi plus fragile. Cette fragilité va permettre à des substances allergènes variées et présentes dans l’environnement de passer la barrière de l’épiderme. Ce qui va provoquer une stimulation accrue du système immunitaire. En découlent alors les signes caractéristiques de l’eczéma. Ce type d’eczéma est souvent chronique, des crises à répétition altérant alors la qualité de vie. Comme dans tout phénomène d’inflammation, le système immunitaire joue un rôle fondamental. En cas de dermite atopique et durant la crise d’un eczéma de contact, on aura donc intérêt à se tourner vers une alimentation hypotoxique et anti-inflammatoire afin de tempérer cet emballement immunitaire.
Commencez donc par suivre une règle simple : plus un aliment est transformé, plus il a de chances de contenir des substances pro-inflammatoires. Privilégiez les produits de base, non transformés et frais, issus de l’agriculture biologique. Évitez les plats préparés, les gâteaux et les biscuits industriels. Bien sûr, il va falloir retourner en cuisine. Mais il est facile de préparer de très bons plats à base de quelques ingrédients, en peu de temps. Autre astuce : lire les étiquettes. Dès qu’il est fait mention d’additifs (exhausteurs de goût, conservateurs souvent sous le titre de la lettre E avec des chiffres), abstenez-vous de mettre ces produits dans votre panier. Et concernant les nutriments ? Il faut faire des choix éclairés. Pour les glucides, par exemple, il vaut mieux sélectionner ceux qui affichent un index glycémique faible à modéré. Et se rappeler que les aliments dont l’index glycémique est élevé sont pro-inflammatoires. Voici quelques recommandations : remplacer le sucre blanc par du sucre complet (à la délicieuse saveur de miel un peu caramélisé), cuire les pâtes et le riz al dente. Utiliser de la farine complète, à mélanger à parts égales avec de la farine de lupin, celle-ci ayant un index glycémique très bas. À savoir aussi que les fibres alimentaires ralentissent l’absorption des glucides. Ce qui limite l’impact de ces derniers. Il vaut mieux se passer alors de céréales raffinées et faire la part belle aux céréales complètes. Associer une bonne quantité de légumes à ses plats est un bon réflexe culinaire. Et pour les gourmands ? Penser à utiliser la courgette dans vos recettes de gâteaux. Autre macronutriment à surveiller : les apports en lipides. Là encore, on cherchera à limiter les acides gras saturés pro-inflammatoires et à faire le plein d’acides gras oméga-3, anti-inflammatoires. Pour y arriver, pensez à l’huile de colza, de cameline et de lin. Mais attention, ces deux dernières sont sensibles à l’oxydation. C’est pourquoi il est recommandé de les consommer dans le mois qui suit leur ouverture et de les conserver au réfrigérateur. Faites ensuite le plein de substances antioxydantes qui sont des armes pour lutter contre l’inflammation. Certains aliments en contiennent une grande quantité, et surtout les fruits rouges et les fruits des bois (myrtille, mûre, groseille, framboise, cassis), la grenade et les crucifères. Dans cette dernière famille, le chou vert et les brocolis n’enchantent pas toujours le palais. On peut se tourner vers le cresson, les radis, les navets, le chou kale, la moutarde, la roquette qui font partie de ce groupe.
La barrière cutanée étant fragilisée, il va falloir axer ses choix alimentaires sur des nutriments réparateurs. Participant à la restauration de la barrière hydrolipidique cutanée, les acides gras essentiels jouent un rôle majeur à ce niveau. Autant les oméga-3 que les oméga-6 d’ailleurs qui sont indispensables pour la synthèse des membranes cellulaires permettant de redonner souplesse et élasticité à la peau qui est alors moins fragile. Associez-les à de bonnes sources de zinc et de sélénium sous la forme de noix et amandes et de vitamine C (agrumes, poivrons, persil, fruits exotiques). N’oubliez pas non plus de bien vous hydrater au quotidien : la peau a aussi besoin d’eau et elle nous le fait vite savoir quand elle en manque, un peu comme une plante !
Enfin, il faudra ajouter des mesures d’hygiène de vie spécifique : porter des vêtements en matière douce et non irritante comme le coton. Avoir un choix éclairé sur ses cosmétiques qui devront tout autant hydrater que restaurer la barrière cutanée. Les hydrolats peuvent aussi vous aider à apaiser et à calmer les démangeaisons : camomille romaine, lavande, rose de mai, à utiliser en application locale ou dans un bain. Préférer des soins lavants surgras sans savon pour le corps. Choisir des lessives sans substances irritantes ou allergisantes. Pour sauver votre peau, n’hésitez pas à jouer sur tous les tableaux. Cela vous sera utile !
La science commence à s’interroger sur le lien entre l’alimentation et la dermatite atopique. Ainsi, des premières recherches, qui doivent être encore confirmées, évoquent certaines pistes.
De plus en plus d’études s’intéressent au microbiote intestinal et à son rôle dans le risque de survenue de l’eczéma, en particulier de la dermatite atopique, notamment chez l’enfant. Cela semble logique quand on connaît l’action fondamentale de la flore dans le système immunitaire. Une flore intestinale déséquilibrée favorise les phénomènes d’inflammation via le passage de molécules non désirées (porosité intestinale). En conséquence, vous pouvez faire régulièrement une cure de probiotiques tout en continuant à consommer des aliments lactofermentés et des fibres alimentaires aux effets prébiotiques afin de nourrir vos bactéries amies.
Certains aliments peuvent entraîner un eczéma chronique atopique, car ils sont réputés comme étant de possibles allergènes. Méfiance avec les céréales avec gluten, les fruits exotiques, les cacahuètes, les œufs, les crevettes ou encore les produits laitiers. Il est facile de réaliser des tests chez l’allergologue pour identifier ces fautifs et les évincer de son alimentation. Plus difficile à diagnostiquer, l’intolérance alimentaire peut, elle aussi, entraîner un eczéma atopique chronique. Pour connaître l’aliment auquel on est intolérant, on peut effectuer des tests IgG en laboratoire non remboursés et parfois contestés. Le fait de le supprimer durant un mois minimum est aussi révélateur. Si l’eczéma s’apaise ou se résorbe, il s’agit certainement d’une intolérance. C’est à tenter, car les produits laitiers et le gluten, souvent incriminés, peuvent être remplacés par des laits végétaux, de farines de riz, de maïs ou de châtaigne.
Source : www.plantes-et-sante.fr
|