Les disputes pendant la grossesse ne sont pas un simple “problème de couple”. Elles laissent une empreinte durable dans la mémoire émotionnelle de l’enfant, avant même sa
naissance.
Les neurosciences et la clinique du trauma montrent que le bébé perçoit l’état intérieur de la mère : son stress, sa peur, sa colère, sa
tristesse. Le fœtus n’entend pas les mots… mais il reçoit les hormones liées au stress maternel, et cela suffit à créer des traces.
Quand la grossesse est marquée par des disputes répétées, trois risques majeurs
apparaissent :
1. Une programmation du système nerveux.
Le bébé peut développer une base émotionnelle instable : hypersensibilité, anxiété, irritabilité, difficulté à se calmer. L’enfant naît déjà
“en tension”, comme si le monde était dangereux.
2. Une fragilisation de son attachement.
Si la mère vit dans la peur, le choc ou la tristesse, le lien d’attachement peut se construire sur un sol fragile. L’enfant peut grandir avec
une insécurité intérieure profonde : peur d’être abandonné, difficulté à faire confiance, dépendance affective ou au contraire fermeture émotionnelle.
3. Une mémoire traumatique précoce.
Le bébé peut enregistrer des signaux d’alarme avant même sa naissance. Plus tard, cela se manifeste par :
– des comportements agressifs,
– des difficultés scolaires,
– des troubles émotionnels,
– une sensibilité extrême aux conflits,
– une maturité affective retardée.
Ce n’est pas une fatalité. Mais c’est un avertissement.
La grossesse devrait être une zone protégée. Pas une zone de combat.
Chaque dispute violente, chaque humiliation, chaque menace, chaque stress prolongé écrit quelque chose dans le corps de l’enfant, même si les
parents l’ignorent.
La responsabilité est simple : protéger la mère, c’est protéger l’avenir.
– stabiliser le climat du couple,
– éviter les disputes répétées,
– créer un environnement émotionnel calme,
– intervenir tôt si les tensions deviennent ingérables,
– faire accompagner la mère si elle est en détresse,
– apprendre au père à agir comme une présence sécurisante, pas comme un facteur de chaos.
Un enfant n’a pas besoin de parents parfaits.
Il a besoin d’un ventre paisible.
C’est dans ce calme que se construit la mémoire émotionnelle de sa vie future.
Source : Ecole de la Mémoire