La marjolaine calme profondément
La marjolaine des jardins ou marjolaine à coquilles (Origanum majorana) est encore nommée origan des jardins ou grand origan, ce qui favorise la confusion avec l'origan sauvage (Origanum vulgare), lui-même appelé marjolaine sauvage ! De quoi y perdre son latin… Mais son nom de genre (du grec oros, « montagne » et ganos, « éclat »), qui la décrit comme l'ornement des montagnes, semble un bon présage pour installer au jardin cette médicinale aux multiples talents.
Au jardin
Vivace en région chaude, la marjolaine devient, ailleurs, bisannuelle ou annuelle. Elle résiste à la sécheresse, mais redoute l'humidité persistante et le trop grand froid.
La marjolaine apprécie un sol bien drainé, de préférence riche en humus. La plantation est la solution la plus rapide et ne présente aucune difficulté. Humidifiez bien le plant avant de le déposer dans le trou de plantation. Le semis peut se faire directement en terre à partir de mai ou sous abri, à 10 ou 15 °C, en godet, dans du terreau, sans trop enfouir les graines qui ont besoin de lumière pour germer. Repiquez ensuite à la place définitive en espaçant les plants d'au moins 30 cm.
La marjolaine se multiplie principalement par division des touffes et des drageons, de préférence au début du printemps ou de l'automne. L'entretien est réduit au strict minimum : surveillez l'arrosage en cas de sécheresse, notamment pour les jeunes plants dont les racines ne s'enfoncent pas profondément dans le sol. En récoltant la partie supérieure des rameaux, vous favoriserez la ramification et le développement de la plante.
La récolte s'effectue au début et pendant la floraison (de juillet à octobre). Cueillez uniquement les parties supérieures des tiges afin de favoriser très rapidement l'émergence de nouveaux rameaux. Ainsi, selon les conditions, deux ou trois récoltes successives sont possibles. Comme la plante croît au ras du sol, essuyez convenablement les parties végétales. Celles-ci peuvent être conservées fraîches quelques jours dans le réfrigérateur. Séchez le reste de votre récolte en petits bouquets suspendus dans un local bien aéré, à 40 °C maximum. Conservez ensuite à l'abri de l'humidité et de la lumière. Séchée, la marjolaine conserve son arôme jusqu'à deux ans.
Originaire d'Orient et cultivée dans le bassin méditerranéen depuis l'Antiquité, la marjolaine était très prisée des Grecs qui voyaient en elle le symbole de la joie de vivre et du renouveau. Parallèlement, son emploi médicinal fut largement exploité jusqu'au XVIIIe siècle : très utile dans toutes les affections nerveuses (épilepsie, vertiges, tremblements), elle était qualifiée de plante « céphalique, pectorale, stomacale et sternutatoire ». Proche de l'origan, la marjolaine partage certaines de ses propriétés, notamment sur la sphère digestive – elle améliore la digestion lente, les ballonnements, éructations et flatulences –, ainsi que sur la sphère respiratoire – elle est expectorante et anti-infectieuse. Cependant, ses principes actifs (polyphénols, saponosides, monoterpénols, stérols), moins agressifs que le thymol et le carvacrol de l'origan, l'orientent vers des actions plus calmantes. Elle conjugue une action neurotonique à des propriétés antispasmodiques majeures, en corrélation avec une régulation neurovégétative puissante. La marjolaine agit sur tous les spasmes d'origine nerveuse et possède une activité anxiolytique non négligeable. Elle calme donc aussi bien l'ulcère gastrique, une oppression respiratoire, des maux de tête, palpitations et maux de ventre, que tous les troubles nerveux associés : stress, anxiété, nervosité, état dépressif ou insomnie.
La teinture-mère maison est une excellente solution pour bénéficier toute l'année des propriétés médicinales de la marjolaine fraîchement cueillie. Grâce à l'extraction hydroalcoolique, les principes actifs aromatiques comme les polyphénols sont bien préservés, même si, du fait de la présence d'eau dans la plante, le titre alcoolique dépasse rarement 30 degrés.
Ingrédients et matériel :
Préparation :
Posologie :
Cette préparation sert dans toutes les indications de la plante. Toutefois, la présence d'alcool réserve son usage à l'adulte, en cures de 1 à 3 semaines. Prendre les gouttes toujours diluées dans ½ verre d'eau (ou une tisane).
La marjolaine fraîche ou séchée se prête à de nombreuses préparations. Toutefois, cette plante fortement aromatique et légèrement amère doit être dosée avec précaution !
Infusion digestive
Faites infuser ½ à 1 cuillerée à café de sommités fleuries ou de feuilles fraîches ou séchées dans 200 ml d'eau frémissante durant 5 à 10 minutes.
• Indications digestives : 1 à 2 tasses par jour, avant ou en dehors des repas.
• Autres indications : 2 à 3 tasses par jour, de préférence en dehors des repas.
Vin apéritif et digestif
Faites macérer environ 30 g de marjolaine fraîche ou séchée (dans ce cas, 25 g suffisent) dans 1 litre de vin bio (blanc ou rouge) pendant 7 à 10 jours. Filtrez soigneusement et reconditionnez en bouteille. Prenez 1 verre à porto, 1 à 2 fois par jour, avant les repas
Huile antirhumatismale
Chauffez au bain-marie, pendant 1 heure, 50 g de marjolaine dans 250 ml d'huile (olive, tournesol). Filtrez, conditionnez en bouteille opaque. Facultatif : ajoutez 60 gouttes d'HE de lavandin. En application locale, 1 à 2 fois par jour sur les zones douloureuses.
À doses trop fortes et prolongées, la marjolaine devient excitante.
Source : https://www.plantes-et-sante.fr/
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